Brucellose canine : comprendre les risques pour l’humain

On dénombre en Suisse environ 1,7 million de chats et plus de 500 000 chiens. Ces animaux de compagnie occupent généralement une place importante au sein des foyers et vivent en contact étroit avec les humains. Cette proximité favorise la transmission de maladies infectieuses de l’animal à l’homme et vice-versa, que l’on appelle des «zoonoses». La plupart de ces affections sont bénignes et ne provoquent pas de troubles sérieux. D’autres, en revanche, peuvent induire des maux divers et mettre la vie humaine en danger.
Brucellose
Brucella (canis, abortus, melitensis, suis) est une bactérie susceptible d’infecter aussi bien les animaux (dont les chiens) que les êtres humains. On la trouve principalement dans le bassin méditerranéen, en Asie centrale et méridionale ainsi qu’en Amérique centrale et du Sud. La maladie n’est pas endémique en Suisse et les cinq à dix cas annuels de brucellose humaine sont causés par des animaux importés.
Chez le chien, la maladie se caractérise principalement par des troubles reproducteurs, tels qu’avortements répétés ou infertilité. Des problèmes rénaux, oculaires ou osseux peuvent également être observés. De nombreux chiens sont porteurs de cette bactérie et le taux de mortalité reste faible.
Brucella est une bactérie intracellulaire, ce qui complique le traitement. Pour être efficace, celui-ci doit reposer sur l’association de plusieurs antibiotiques et son succès n’est jamais garanti. La solution la plus sûre pour éviter totalement la transmission aux humains ou à d’autres chiens reste malheureusement l’euthanasie.
La transmission à l’homme, cas rare, s’effectue par contact direct avec l’animal, principalement à la suite d’une exposition à des fluides vaginaux. Les personnes à risque sont les employés de chenils et les éleveurs. La brucellose humaine est une maladie longue et difficile à diagnostiquer, car les symptômes ne permettent pas d’en inférer directement la cause. Les principaux symptômes sont d’ordre grippal. Seuls 10% des personnes infectées développent des symptômes et 95% d’entre elles guérissent spontanément. Le taux de mortalité reste inférieur à 2% si la maladie est prise en charge rapidement. Le traitement consiste en une antibiothérapie efficace. Aucun vaccin n’est actuellement disponible.
Certaines mesures de précaution permettent de réduire efficacement les risques d’infection :
- Port de gants : ne pas toucher des tissus avortés (fœtus, placenta) sans gants.
- Désinfection : désinfecter tout ce qui a été en contact avec des tissus avortés ou des fluides vaginaux.
- Nettoyage des mains : se laver les mains après un contact avec un canidé.
- Prudence : éviter l’exposition aux chiens errants.
Robin Maksay